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COVID-19

Publié le 10 fév 2022Lecture 2 min

2022... Je n’ose plus souhaiter « la bonne année »... encore moins « la bonne santé » !

Colas TCHÉRAKIAN, Hôpital Foch, Suresnes

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Décidemment, il nous donne du il à retordre ce SARS-CoV-2. Enfin, ses descendants. Avec Omicron, on est passé d’un Ro de 2 à 3 à un Ro de 8 à 12 : une personne infectée en contamine une dizaine d’autres. Certes il est moins sévère, avec moins de passage en réanimation et moins d’hospitalisations. C’est vrai qu’il y a deux ans les hôpitaux étaient saturés avec 20 000 cas par jour, aujourd’hui on tient avec 300 000 cas par jour, fruit de la vaccination (-70 % de formes symptomatiques) et de ce profil particulier d’Omicron. Mais voilà, on est deux ans plus tard avec un personnel hospitalier exsangue et des hôpitaux désertés. Jusqu’à 25 % de lits fermés par manque de personnel et 180 000 infirmières qui n’exercent plus leur métier, cette énième vague est celle de trop. Ce d’autant plus qu’il y a un an j’écrivais que la Covid avait tué la grippe, cette dernière ayant disparue. Aujourd’hui Covid et grippe sont devenues copines et n’hésitent pas à co-infecter les patients, potentialisant leurs effets délétères et posant des problèmes thérapeutiques. Je n’ose parler des centaines de milliers de personnes porteuses d’un déficit immunitaire (cancer avec chimiothérapie, maladie hématologique, greffés d’organe, prise de corticoïdes chronique pour une maladie inflammatoire ou rhumatologique, déficit immunitaire primitif, etc.) qui vivent terrés et dans la terreur depuis deux ans. Quant aux patients porteurs de séquelles de la Covid, le terme de « patient » n’a jamais été aussi bien porté, avec en moyenne 6 mois pour accéder à une prise en charge. Pour ne rien gâcher, les « vax » et les « antivax » sont engagés dans une guerre qui dépasse de loin le problème de la vaccination elle-même. C’est sûr qu’après ce constat, l’année semble mal commencer. Alors je regarde autour de moi. On se rend compte que ceux qui tiennent la barque sont toujours motivés, même fatigués. Parce que ce qu’on fait a du sens : rendre service, soulager, sauver des vies... même celles des « antivax » qui représentent le gros des hospitalisations, celles de trop et qu’on aurait pu éviter. Et même si la fatigue est là, la bienveillance résiste et cela redonne foi dans l’être humain, et c’est tout ce qu’il faut pour continuer, une année de plus !

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