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COVID-19

Publié le 27 nov 2020Lecture 2 min

Les soignants : vraies victimes de la seconde vague ?

Colas TCHÉRAKIAN, Hôpital Foch, Suresnes

Et si les vraies victimes de la seconde vague étaient les soignants, sacrifiés sur l’autel de l’économie. L’épidémie, nous savions qu’elle reviendrait. Cet été, vu le nombre de cas observés chez les jeunes, nous savions qu’il y aurait une amplification avec un effet boule de neige.

Les jeunes ne sont pas hospitalisés car ils font très peu de complications de Covid. Mais nous savions qu’ils reviendraient à la maison, qu’ils contamineraient leurs parents, puis leurs grands-parents et que ces derniers seraient hospitalisés. L’épidémie n’est donc pas, en soi, une surprise, et l’augmentation et la nécessité d’hospitalisation ne sont pas non plus une surprise. Pourquoi n’avoir pas confiné avant ? Les chiffres sont implacables. Il fallait confiner avant, sur les marqueurs de suivi d’une infection qui, cette fois, touchait tout le territoire. Soignants victimes de l’infection à la première vague. Soignants victimes de l’épuisement et de la peur à la deuxième vague. Avec plus de 14 % d’infection au sein de la population soignante à la première vague, contre 3 % dans la population, les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’OMS l’a mis en exergue, les soignants ont été la chair à canon à la première vague. Mais la leçon n’a pas été tirée. Maintenant, nous avons des masques pour cette deuxième vague, mais ce n’est plus le problème. L’ordre infirmier a osé le faire : poser la question à ses membres sur leur vision de l’avenir. Un tiers de la population infirmière envisage d’arrêter son activité face à cette nouvelle vague. Une partie des aides-soignants et des infirmiers ne veut pas retourner une deuxième fois au combat. On peine à trouver du personnel, certaines infirmières abandonnant leur poste lorsqu’on les assigne aux unités Covid, du jamais vu. Mais l’interrogatoire de mes collègues médecins dit la même chose ! D’ailleurs, une étude parue dans JCO sur l’état de santé des internes d’oncologie est sans appel : plus d’un tiers se sentent en danger pour leur propre santé, alors qu’un tiers étaient objectivement classés anxieux sur l’Hospital Anxiety and Depression Scale. Plus inquiétant, la consommation de tabac, de psychostimulants et d’alcool a augmenté respectivement de 31 %, 24 % et 29 %. Pour finir, les médecins espagnols, eux, ont franchi le cap et se sont mis en grève, du jamais vu en 25 ans, d’où mon inquiétude croissante pour l’avenir…

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