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Allergologie

Publié le 31 mar 2014Lecture 2 min

L’œil de biche n’est pas sans risque !

Geneviève Démonet
Au fil des siècles, les allergies de contact ont évolué parallèlement aux produits utilisés pour le maquillage des yeux.
Le khôl des égyptiens, silicate de cuivre puis galène, assurait en plus du maquillage une protection contre les pathologies de l’œil. Les khôls commercialisés aujourd’hui sont plus à l’origine d’irritation que de réelles allergies de contact. Le mascara (de l’italien mascare, noircir), au départ une poudre d’antimoine, fut commercialisé sous forme de pain à base de savon et de noir de fumée par Eugène Rimmel en 1834. Le « mascara automatique » date de 1958 (Helena Rubinstein). Il a été enrichi en polymères dans les années 70 et peut-être waterproof ou non. Les mascaras contiennent des conservateurs (méthylchloroisothiazolinone), des tensio-actifs (cocamidopropylbétaïne) et des pigments à l’origine de réactions allergiques ou irritatives. La teinture des cils et des sourcils avec de la paraphénylènediamine peut provoquer des réactions oculaires sévères. L’utilisation de ce colorant est limitée aux teintures capillaires en Europe, mais ce type de produit est cependant disponible sur internet… Les fards à paupières peuvent contenir nickel, chrome, cobalt, colophane à l’origine de dermatites de contact.   Le démaquillage apporte son lot d’allergènes : des tensio-actifs (cocamidopropylbétaïne et diméthylaminopropylamine), des conservateurs (méthylchloroisothiazolinone, méthyilisothiazolinone, libérateurs de formol). Les dépilatoires sont fréquemment à l’origine de réactions irritatives tout comme les fards à joues. Il ne faut pas négliger les cosmétiques appliqués à distance de l’œil : produits capillaires (décoloration, permanente, shampooing, conditionneurs), cosmétiques des ongles (résine formaldéhydetoluènesulfonamide, nickel des vernis, acrylates  et cyanoacrylates des faux ongles). Le diagnostic d’une réaction allergique est souvent difficile. Les patch-tests sont insuffisants, les tests ouverts à application répétée (ROAT) sont indispensables tout comme les tests d’éviction/réintroduction in situ.

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