Publié le 31 mai 2025Lecture 3 min
Scanner du rocher : à quoi faut-il penser ?
Hannah DAOUDI, Paris, d’après les Prs Vincent DARROUZET (Bordeaux) et Thierry MOM (Clermont-Ferrand)

L’analyse du rocher doit être réalisée selon une approche simple avec des plans de coupes spécifiques. La contrainte majeure est la présenc
Les coupes réalisées seront axiales, coronales, sagittales (plus difficiles). Le premier plan de coupe se situe dans l’axe du canal latéral et permet de dérouler l’ensemble du canal. Le second plan de coupe passe par l’arche du stapes et permet d’étudier l’étrier, la platine, le bouton de l’étrier pour la recherche d’une otospongiose, d’une malformation de l’étrier. Le troisième plan passe par le canal supérieur : il déroule l’ensemble du canal semi-circulaire supérieur dans le plan sagittal et recherche les déhiscences canalaires. Le quatrième plan passe par l’axe cochléaire pour dérouler la cochlée. L’axe de la transmission des sons permet de vérifier les articulations entre le marteau et l’enclume, il apprécie les subluxations et le ligament du marteau. Le plan du conduit auditif externe montre de manière optimale le conduit et met en évidence un ostéome, un processus lytique, entre autres.
Dans le cadre de l’otospongiose, le scanner permet de visualiser le foyer otospongieux, mais il ne faut pas négliger une éventuelle malformation associée pouvant modifier la prise en charge chirurgicale :
– déhiscence du canal semi-circulaire supérieur (critères classiques : 3 mm) ;
– position du nerf facial ;
– forme oblitérante avec une platine très épaisse, des fenêtres sténosées, une atteinte de la cochlée et de la fenêtre ronde (dans ce cas, la chirurgie risque de ne pas être efficace).
Il n’y a pas toujours de corrélation entre les petites lésions et l’importance de la surdité.
Il ne faut pas oublier le diagnostic différentiel d’une otospongiose, hypoplasie de la longue apophyse de l’enclume, ossification ligamentaire, malformation de l’oreille interne, déhiscence canalaire.
En cas d’otite moyenne chronique, il faut étudier :
– les parois (attique intact ou émoussé), le tegmen ;
– les osselets (lyse, densification) ;
– les comblements, en différenciant les comblements en bande de ceux nodulaires, ainsi que les épaississements ligamentaires.
Dans le cas particulier de cholestéatome évacué, le scanner et l’IRM peuvent mettre en évidence des formes vides. Il conviendra de se fier à l’examen otoscopique puisque la radiologie ne verra pas de cholestéatome (qui s’est évacué), mais qui a pu donner des lyses ossiculaires.
En cas de comblement total au scanner, l’IRM permet de rechercher un cholestéatome.
Dans le cadre de lyses ossiculaires, il faut différencier la lyse de la longue apophyse de l’enclume (non spécifique du cholestéatome) de la lyse ou de l’absence de la tête du marteau, qui correspond à un signe plus spécifique de cholestéatome.
Un comblement nodulaire régulier ou festonné surtout attical est un signe en faveur du cholestéatome.
S’il n’y a pas de zone nodulaire, cela peut correspondre à une forme évacuée de cholestéatome, d’autant plus qu’il existe une ostéolyse. L’IRM apprécie mieux les complications du cholestéatome :
– érosion du canal du nerf facial (5 % des cas) ;
– déhiscence du canal semi-circulaire latéral avec risque de labyrinthite (15 % des cas) ;
– déhiscence du tegmen et risque d’atteinte méningée (8 % des cas).
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