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Environnement

Publié le 05 juil 2023Lecture 2 min

Faut-il filtrer notre air intérieur ?

Colas TCHÉRAKIAN, Hôpital Foch, Suresnes

Le mois de juin est officiellement le mois des allergies. Les trois spécialités de la revue OPA Pratique ne peuvent qu’abonder. Les trois irritants respiratoires que sont les allergènes, la pollution et les virus forment une association de malfaiteurs bien démontrée.

La pollution « préparant » le terrain en fragilisant/irritant la muqueuse respiratoire, facilitant l’infection virale et une réponse allergique amplifiée (voir l’article de Fabien Squinazi dans ce numéro, p. 1-3). À la pollution extérieure, dont les dégâts sur la santé ne sont plus à démontrer(1), fait face la pollution intérieure. On la dit encore pire, c’est dire ! Problème, dans nos sociétés modernes nous passons 95 % de notre temps… à l’intérieur. Depuis de nombreuses années, la nécessité d’une iltration de l’air intérieur est vue par certains comme une nécessité, autant qu’une évidence. Hélas, les essais cliniques d’amélioration des maladies bronchiques en iltrant l’air intérieur avaient plus souvent fait chou blanc que l’inverse. Un des premiers écueils était probablement l’eficacité des puriicateurs, pour lesquels les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous(2). Cela n’a pas empêché tous les foyers indiens et chinois de s’équiper de puriicateurs d’air depuis des années. Et c’est aujourd’hui en Europe que ce marché est en pleine expansion. Il y a quelques années, l’étude ANSES montrait que sur les centaines de millions dépensés par les Français pour puriier leur intérieur, le plus gros investissement restait les sprays assainissants (dont on connaît pourtant leur ineficacité et même leur caractère polluant). Mais les parts de marché des puriicateurs d’air progressent et l’offre s’expand. Toutes les grandes marques sont sur le sujet, Samsung®, Philips®, Dyson®, LG®… Avec des chiffres d’eficacité miriiques… sur les bancs de test. Cela étant, les études solides commencent à sortir sur le bénéice de ces appareils, dans les exacerbations d’asthme mais aussi de BPCO T2 allergique(3). L’étude CLEAN AIR(4) parue récemment en est l’étendard. À nous toutefois de rappeler à nos patients qu’avant d’investir dans les systèmes dépolluants coûteux, il faut commencer par simplement aérer et qu’il faut avant tout ne pas polluer (ini les bougies parfumées, les sprays quels qu’ils soient et le tabagisme y compris sur le balcon). Maintenant, chez un patient allergique bien éduqué, en particulier en cas de fonction respiratoire altérée, peut-on proposer d’ajouter la iltration de l’air ? Oui, c’est une mesure à discuter en prenant en compte le budget. Il faut également discuter quelles marques utiliser et éviter les ionisateurs, qui produisent de l’ozone et du formaldéhyde. Et si votre patient veut continuer à respirer un air purifié en sortant dans la rue, je vous laisse regarder le casque purificateur d’air de Dyson® en vente actuellement… si, si, allez voir et imaginez-nous tous déambulant dans la rue comme ça !

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