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COVID-19

Publié le 21 avr 2020Lecture 3 min

Pendant la pandémie, l’épidémie de rougeole continue

La rédaction

L’épidémie de rougeole qui sévit actuellement en République Démocratique du Congo (RDC) a déjà tué plus de 6 500 enfants et l’arrivée du SARS-CoV-2 ne va pas arranger la situation. Plusieurs pays voisins sont également touchés par cette poussée qui a commencé à se manifester en octobre 2018 et qui, selon les experts de l’OMS, pourrait être l’épidémie la plus grave depuis l’apparition du vaccin en 1963.

Avec un R0 très élevé (12 à 18) le virus de la rougeole est hautement contagieux et on sait qu’une couverture vaccinale d’environ 95 % est nécessaire pour stopper sa circulation. Si le taux de mortalité en rapport avec une infection morbilleuse est estimé entre 3 et 6 % dans les pays développés, il peut atteindre jusqu’à 30 % dans des pays défavorisés où la malnutrition et la carence en vitamine A sont des facteurs de risque de développer une forme grave. Dans ces régions, les complications les plus fréquentes sont les pneumopathies liées au virus ou à des surinfections, les diarrhées et la déshydratation. Les atteintes oculaires et neurologiques sont pourvoyeuses de séquelles lourdes et les perturbations de la « mémoire immunitaire » consécutives à l’infection morbilleuse peuvent favoriser la survenue d’autres pathologies infectieuses. Dans ces pays aux systèmes de soins précaires, la vaccination nécessite une lourde organisation qui va du financement et de l’acquisition des vaccins à leur livraison et leur acheminement sur le terrain en respectant la chaine du froid (entre 2 et 8°C), puis à l’administration aux populations dans les villages les plus reculés. En RDC, les campagnes de vaccination ont été arrêtées à plusieurs reprises, notamment en raison des épidémies d’Ebola, de choléra et de fièvre jaune que le pays a subies. L’instabilité générée par des zones d’affrontement liées à la guerre civile en cours entretient la menace infectieuse et rend difficile la maîtrise des émergences. Enfin pour assombrir le tableau, le groupe d’experts de la vaccination de l’OMS (SAGE, Strategic Advisory Group of Experts on immunization) a recommandé de suspendre les campagnes de vaccination le 26 mars du fait de l’arrivée du SARS-CoV-2, un conseil suivi par 23 pays. La recrudescence d’une maladie éradicable ? Dans les pays développés, les réticences vis-à-vis des vaccins ont été à l’origine d’une baisse de la couverture vaccinale. On estime que ce sont 18 millions de cas qui ont été enregistrés dans le monde en 2018 et 140 000 décès, soit une augmentation de 58 % depuis 2016 (figure). Pourtant certains experts rêvent d’une éradication du virus de la rougeole qui, contrairement à Ebola, à la fièvre jaune ou aux coronavirus pathogènes, n’a pas de réservoir animal. Figure. Nombre de cas de rougeole déclarés dans le monde depuis 1980 et projection pour 2019. Ces cas ont sans doute été sous-estimés du fait de leur sous-déclaration, ils donnent toutefois une idée des tendances. G. L. D’après L. Roberts, Why measles death are surging – and coronavirus could make it worse. Nature 2020, 7 avril, doi: 10.1038/d41586-020-01011-6 Avec le soutien institutionnel du laboratoire 

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