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COVID-19

Publié le 31 mar 2020Lecture 2 min

Contamination par voie aérienne : actualiser un modèle des années 1930

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Une équipe du MIT remet en question le modèle généralement admis de la contamination par gouttelettes.

En 1897, le bactériologiste allemand Carl Flügge montra pour la première fois que des pathogènes sont présents dans des gouttelettes de l’air expiré de patients infectés. Son modèle a été remanié dans les années 30 par William F. Wells qui travaillait sur la contagion tuberculeuse et distingua deux types de gouttelettes : des grosses qui ont tendance à tomber et à contaminer l’environnement du malade ; des petites qui s’évaporent et s’assèchent en formant des aérosols lorsqu’elles passent du milieu bronchique chaud et humide à l’air ambiant plus sec et plus froid. Les recommandations de l’OMS et de la plupart des agences sanitaires reposent encore sur cette dichotomie à laquelle ont été attribuées des valeurs arbitraires allant de 5 à 10 µm. Une équipe du MIT (Massachussets Institute of Technology, Cambridge) a réalisé des études en laboratoire qui montrent que l’expiration, l’éternuement ou la toux expulsent un nuage de gaz turbulent et multiphasique contenant un continuum de tailles de gouttelettes (voir le film en ligne*). L’air chaud et humide à l’intérieur de cette bouffée prolonge la pérennité des gouttelettes dont la durée de vie passe d’une fraction de seconde à quelques minutes (soit x par un facteur 1000). De plus, elles sont propulsées à une vitesse allant jusqu’à 10-30 m/s et peuvent ainsi parcourir une distance de 7 à 8 mètres. Tout au long de cette trajectoire, des gouttelettes sont expulsées du nuage et contaminent l’environnement. Une étude chinoise ayant rapporté la présence de SARS-CoV-2 dans les systèmes de ventilation hospitaliers semble confirmer les hypothèses développées ici, notamment en ce qui concerne la persistance du pathogène dans un air humide et chaud. Les auteurs tirent deux conséquences majeures de leur travail : la distance de sécurité de 1 mètre que deux personnes doivent respecter pour ne pas se contaminer semble insuffisante (on relèvera d’ailleurs que le CDC d’Atlanta conseille pour sa part 2 mètres). Par ailleurs, dans le contexte actuel, l’utilisation des masques chirurgicaux devrait être élargi. Ils concluent en appelant à d’autres études sur la propagation et la dynamique de ces nuages turbulents. Rappelons par ailleurs qu’il s’agit d’une étude réalisée dans des conditions de laboratoire qui ne prend pas en compte des paramètres de « la vraie vie », notamment les vents et les turbulences de l’air ambiant en extérieur. G. L. *https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2763852?guestAccessKey=1ed994c4-8053-429e-9e80-f9e1d39b11ad&utm_source=silverchair&utm_medium=email&utm_campaign=article_alert-jama&utm_content=olf&utm_term=032620cathe Avec le soutien institutionnel du laboratoire 

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