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Pneumologie

Publié le 02 sep 2008Lecture 2 min

Du reflux gastro-oesophagien à la fibrose pulmonaire

Dr Odile Biechler
La fibrose pulmonaire idiopathique est caractérisée par une atteinte progressive des voies aériennes inférieures, dont certains facteurs de risque sont déjà connus : tabac, médicaments, agents pathogènes. Le reflux gastro-oesophagien est également mis en cause : son incidence est augmentée chez ces patients après transplantation pulmonaire, mais les données manquent avant transplantation.  Une équipe new-yorkaise a inclus 21 patients avec une fibrose pulmonaire idiopathique en attente de transplantation et revu les résultats des examens de ph-métrie oesophagienne des 24 heures: 43 % présentaient un score de Johnson-DeMeester anormal (score composite validé d’évaluation du RGO, normalement inférieur à 22), en moyenne égal ici à 53,9. Pour l’ensemble des patients, les durées médianes de reflux était de 14,9 % en position debout (normale <  8,4 %) et de 10,6 % en position debout (normale < 3,4 %). Le reflux gastro-oesophagien semble donc très fréquent chez les patients avec une fibrose pulmonaire idiopathique en attente de transplantation pulmonaire, ce qui est en faveur de leur rôle pathogénique. Dans la sclérodermie les appareils digestif et respiratoire sont les plus touchés, ce qui a également fait évoquer une contribution du reflux gastro-oesophagien à l’apparition de la fibrose pulmonaire. Pour confirmer cette hypothèse, 24 patients consécutifs présentant une atteinte sclérodermique diffuse ou localisée ont bénéficié d’un enregistrement de l’impédancemétrie endoluminale oesophagienne en ambulatoire pendant 24 heures, après arrêt de la prise d’IPP depuis au moins 30 jours. Au scanner pulmonaire, 42 % des sujets sclérodermiques présentaient des images de fibrose pulmonaire définie par un score HRCT (Warrick et coll., J Rheumatol 1991) supérieur ou égal 7. Chez ces patients, le nombre d’épisodes de reflux dans l’œsophage distal et dans l’œsophage proximal était plus élevé que chez ceux dont le score HRCT était normal (absence de fibrose pulmonaire): respectivement 67 contre 31, et 46 contre 13. De plus, il existait une très bonne corrélation entre le degré de fibrose pulmonaire (évalué par le score HRCT) et le nombre d’épisodes de reflux dans l’œsophage distal et proximal.  Ces deux études sont en faveur d’un rôle du reflux gastro-oesophagien dans la pathogénie de la fibrose pulmonaire et offrent de nouvelles perspectives de traitement du RGO dans le but de prévenir l’évolution de la fibrose pulmonaire.

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