Publié le 31 mai 2025Lecture 2 min
Bilan et prise en charge d’une toux chronique
Hannah DAOUDI, Paris, d’après le Pr Philippe SCHULTZ (Strasbourg)

La toux devient chronique lorsqu’elle dure plus de huit semaines. Sa prise en charge dépendra de son origine. Quelles peuvent être les causes et quels traitements proposer ?
Il existe des récepteurs (zone tussigène) situés au niveau du larynx, de la trachée, des bronches, de l’œsophage, du conduit auditif. Ces récepteurs stimulent les fibres du nerf vagal qui aboutit au cortex. Les facteurs psychologiques modulent l’action du cortex (ce sont les mêmes voies de la douleur).
À l’interrogatoire, le patient a souvent bénéficié de consultations antérieures. Il s’agit d’une hyper sensibilité du larynx au froid, un parfum, etc., dans les suites d’un épisode viral.
Il faut se demander quel est le handicap social du patient ? Et quelles sont les conséquences de la toux ? Elle peut causer des fractures costales, une incontinence urinaire, des troubles du sommeil, etc.
La cause peut être pulmonaire : asthme, BPCO, bronchite à éosinophiles, tumeur, infection. Les recommandations proposent donc d’effectuer une exploration fonctionnelle respiratoire et un scanner pulmonaire. La cause peut être digestive et provoquée par un reflux gastro-œsophagien. On peut retrouver un œdème sous-glottique, des granulomes aryténoïdiens, une hyperhémie de la muqueuse. S’il n’y a pas de signe digestif net, on proposera un traitement par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) pendant huit semaines. En cas de signes digestifs, on confiera le patient au gastro-entérologue pour une pH-métrie et endoscopie.
La cause peut également être ORL :
– sinusite chronique, on réalisera une fibroscopie et un examen tomodensitométrique ;
– forçage laryngé : fibroscopie et proposition de rééducation orthophonique ;
– reflux gastro-œsophagien : traitement par IPP ;
– allergique : traitement par antihistaminique H1.
L’origine de la toux peut également être :
– cardiaque ;
– iatrogène (inhibiteur de l’enzyme de conversion, bêtabloquant, antagoniste des récepteurs de l’angiotensine). Ces médicaments abaissent le seuil de la toux ;
– maladie systémique (BBS, Wegener) ;
– secondaire à un irritant (tabac, irritant professionnel).
Lorsque toutes ces causes ont été éliminées, les pneumologues proposent des corticoïdes inhalés pendant un mois pour diminuer l’hypersensibilité du larynx.
On peut aussi envisager :
– des thérapies non médicamenteuses, l’orthophonie (quatre séances sur 1 à 2 mois), la thérapie comportementale, les techniques de respiration, la méditation ;
– des mesures d’hygiène locale : boire à la place de tousser, bonbons, chewing-gum, éviction des irritants (tabac) et des atmosphères sèches…
Attention, ces patients étant souvent anxieux avec un profil « acouphènes » que le cerveau n’arrive pas à gommer, il vaut mieux parler de syndrome de somatisation de la toux que de toux psychogène.
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