publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

COVID-19

Publié le 21 avr 2020Lecture 3 min

COVID-19 : faut-il se méfier de la ventilation intérieure ?

La rédaction

Une étude de cas rapporte la possible transmission du SARS-CoV-2 par le flux d’air climatisé. Quelles conséquences pratiques en tirer pour la ventilation et la climatisation dans les bâtiments ?

Le 23 janvier, une famille chinoise (A) effectue un voyage de Wuhan à Guangzou. Le lendemain, les voyageurs déjeunent dans un restaurant et l’un d’entre eux présentera dans l’après-midi des signes de COVID-19, il sera considéré comme le patient index (A1). Leur table jouxte de part et d’autre celles de deux autres familles, B et C, parmi lesquelles 5 cas de COVID-19 (3 dans la B et 2 dans la C) seront diagnostiqués à la date du 5 février, sans autre notion de contact. Selon les auteurs de l’étude(1) au moins un des cas des familles B et C a été contaminé lors de ce repas, les autres pouvant être des clusters familiaux abondamment décrits au cours de cette pandémie. Le restaurant est climatisé, il ne possède pas de fenêtres, et les tables sont séparées d’environ 1 mètre. La climatisation délivre son flux d’air directement sur la table C (figure) et les familles B et C ont côtoyé la famille A pendant 53 et 73 minutes respectivement. La topographie des lieux plaide en faveur d’une contamination par aérosols transportés par le flux d’air de la climatisation, le délai d’incubation observés dans les familles B et C étant par ailleurs conforme à la séquence temporelle. Toutefois, aucun serveur, ni aucun autre client (notamment aux tables D, E et F) n’a été positif à la rtPCR sur les prélèvements nasopharyngés et les 6 analyses réalisées sur le système de climatisation sont revenues négatives. Quelles précautions dans les bâtiments ? Dans une mise au point très complète sur le risque de transmission virale à l’intérieur des bâtiments(2), les auteurs soulignent qu’aucun filtre des systèmes de ventilation ou de climatisation n’est en mesure d’arrêter les virus. En conséquence, ils soulignent que le risque de diffusion peut être particulièrement augmenté dans les lieux partagés comme les open spaces, les parkings, les garages à vélos, etc. Après avoir recommandé les mesures barrières (lavage des mains, distanciation sociale) les auteurs rapportent que la transmission par aérosol peut se faire jusqu’à environ 2 mètres. Ils recommandent une aération par ouverture des fenêtres de façon à diluer les pathogènes dans l’air ambiant et déconseillent les systèmes de ventilation qui transportent l’air prélevé dans un espace vers un autre espace du même bâtiment. Un taux d’humidité de 40 à 60 % doit être maintenu car passé ce premier seuil l’enveloppe lipidique du virus peut s’altérer tandis que l’action des cellules ciliées de l’arbre bronchique, l’écoulement du mucus et la réponse immunitaire innée sont préservées. Plusieurs travaux ont en effet montré que la transmission d’un virus est diminuée dans un environnement chaud et humide(3). Pourtant, une étude de cas rapportée par une équipe chinoise ne semble pas confirmer l’effet d’un tel milieu sur le SARS-CoV-2. Le patient index est un homme venant de Wuhan, qui se présente le 18 janvier dans des bains publics à Huai’an, à 700 km au nord-est de sa ville d’origine. L’établissement fait 300 m2, la température y est de 25 à 41° C et le taux d’humidité d’environ 60 %. Après son passage 7 clients chez lesquels aucun autre contact n’a été établi ont fréquenté l’établissement les 19, 20, 23 et 24 janvier et ont présenté dans les jours suivants des symptômes avec une rtPCR positive. Si le nombre de cette observation est limité et qu’aucune autre étude n’a rapporté une contamination dans des conditions environnementales comparables, la vigilance s’impose toutefois pour un virus qui dévoilent chaque jour de nouvelles propriétés. G. L. Références 1. Lu J et al. COVID-19 outbreak associated with air conditioning in restaurant, Guangzhou, China, 2020. Emerg Infect Dis 2020 Jul [date cited]. https://doi.org/10.3201/eid2607.200764 2. Dietz L et al. 2019 novel coronavirus (COVID-19) pandemic: built environment considerations to reduce transmission, mSystems 2020 ; 5(2). 7 avril, https://msystems.asm.org/content/msys/5/2/e00245-20.full.pdf 3. Lowen AC et al. Influenza virus transmission is dependent on relative humidity and temperature. PLoS Pathol 2007 ; 3(1) : 1470-6. Avec le soutien institutionnel du laboratoire 

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème