Dyspnée au cours des cancers : près d’un tiers des causes ne sont pas d’origine tumorale

Des équipes de l’Institut Gustave Roussy (IGR, Villejuif) ont analysé les causes de dyspnée, motif fréquent de consultation aux urgences chez les patients atteints d’un cancer, en attirant l’attention sur l’impact pronostique de l’identification étiologique. Une étude rétrospective Ces équipes ont analysé rétrospectivement, sur 1 an, les paramètres associés à la dyspnée ayant motivé la venue aux urgences de l’IGR, notamment le type de cancer, son évolutivité, les localisations thoraciques, et l’étiologie de la dyspnée.  Des causes tumorales mais pas seulement tumorales L’étude a inclus 261 patients atteints d’un cancer venus consulter pour dyspnée, dont 77 avaient une localisation pulmonaire ou pleurale. Dans cette population, 23 % des patients recevaient un traitement curatif, 54 % un traitement palliatif ; 16 % étaient en phase terminale et 7 % en rémission complète.   La dyspnée s’est avérée liée à l’évolution tumorale dans 55 % des cas, à une étiologie non tumorale dans 30 % des cas, et à l’association de causes tumorale et non tumorale dans 15 % des cas. Une mortalité significativement moindre lorsque le cancer n’est pas directement en cause Les taux de mortalité lorsque la dyspnée n’était pas d’origine tumorale étaient moins élevés que lorsque cette dernière était liée au cancer : 17 % versus 25 % à 15 jours et 25 % versus 36 % à 1 mois respectivement. Les chiffres correspondants à 6 mois étaient de 48 % et de 75 % avec une mortalité toutes causes confondues à 6 mois de 65 %. Cette étude révèle que près d’un tiers des dyspnées survenues chez des patients atteints de cancer, vus aux urgences de l’IGR, ne sont pas dues à une cause tumorale et sont potentiellement réversibles.