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BPCO

Publié le 30 avr 2025Lecture 2 min

BPCO : diviser pour mieux traiter !

Colas TCHÉRAKIAN, service de pneumologie, hôpital Foch, Suresnes ; Centre de compétence des déficits immunitaires ; Centre de référence des éosinophiles (CEREO)

Difficile de ne pas reparler de la BPCO T2 en 2025. Le phénotypage de la BPCO semble permettre de réconcilier les anti-corticoïdes et les pro-corticoïdes dans cette pathologie complexe. On rappelle que maintenant deux « types » d’inflammations sont identifiés dans la BPCO. Le patient BPCO T1 a un taux d’éosinophiles bas (moins de 100). Il ne bénéficiera pas de l’ajout de corticostéroïdes inhalés (CSI) en présence d’exacerbation persistante sous LABA-LAMA (cela augmenterait le risque de pneumopathie, sans baisser le risque d’exacerbation). À l’inverse, ce patient qui présente une inflammation neutrophilique, a souvent une charge bactérienne bronchique augmentée. Il bénéficiera des macrolides au long cours pour prévenir les exacerbations (en particulier s’il est sevré du tabagisme).

C’est le patient BPCO avec une inflammation T2 qui récolte le plus de nouvelles propositions thérapeutiques. Il en avait besoin car c’est le plus exacerbateur, et, répétons-le, l’exacerbation multiplie par 40 le risque de décès. C’est ce patient qui bénéficiera de l’ajout d’un CSI au sein d’une triple thérapie, s’il continue d’exacerber sous LABA-LAMA et que son taux d’éosinophiles est supérieur à 100. Et s’il continue d’exacerber sous triple thérapie (préconisée en dispositif unique car associé à une réduction des exacerbations) et qu’il présente une inflammation T2 marquée (éosinophilie > 300) : il pourra bénéficier d’une biothérapie. Les anti-IL5 (mépolizumab) et anti-IL5R (benralizumab) ont ouvert la voie, mais mis du temps à identifier cette population de BPCO T2 qui est bénéficiaire (exacerbateurs sous triple thérapie avec éosinophiles > 300). C’est finalement le dupilumab (anti-IL4R) qui aura démontré son efficacité en premier sur cette population « idéale ». Depuis les autres biothérapies s’engouffrent dans la brèche (article sur les biothérapies dans la BPCO en page 12) et c’est une chance. Les autres biothérapies (anti-IL33, anti-TSLP) sont déjà en cours d’évaluation. En 2025, il faut donc une NFS pour prescrire un traitement devant un patient BPCO, qui continue d’exacerber sous LABA-LAMA. Et de rappeler qu’il n’y plus de place pour les CSI-LABA dans la BPCO. S’il y a besoin d’un CSI, il doit être intégré dans une triple thérapie CSI-LABA-LAMA. Diviser nous aura permis de mieux traiter.

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