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Asthme

Publié le 05 avr 2023Lecture 2 min

De l’importance de l’environnement « intérieur »

Colas TCHÉRAKIAN - Hôpital Foch, Suresnes

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Ce numéro d’OPA Pratique est centré sur l’asthme. En particulier, on retrouvera avec intérêt les comptes-rendus du CPLF. L’occasion de parler de la modulation de l’immunité par le microbiote. Le microbiote est la somme des microorganismes que vous portez : bactéries (beaucoup) mais aussi des phages, des virus et tout le monde fongique. Vous avez un microbiote digestif, cutané et même pulmonaire. Alors qu’on nous enseignait que les voies respiratoires étaient stériles, nous voilà avec tout un petit monde à l’intérieur des bronches et des poumons. Le rôle du microbiote sur l’immunité est mieux décrit au niveau digestif. Il faut dire qu’il peut constituer jusqu’à… 1/10 de votre poids. Inutile de vous en débarrasser pour perdre du poids, bien au contraire, c’est sa composition qui vous fera maigrir, ou grossir. Les études interventionnelles sur le microbiote montre qu’il régule le poids ; en effet, vous faites maigrir ou grossir une souris en transplantant la lore fécale d’un animal maigre à un obèse et vice versa. Chez la souris toujours, c’est même le microbiote intestinal qui lui donne envie d’aller faire de l’exercice ! Nous ne sommes pas en reste chez l’homme, avec des publications dans les revues prestigieuses Science ou Nature sur la modulation de l’immunité chez l’homme. Dans l’asthme, on connaissait l’augmentation du risque d’asthme après antibiothérapie dans le jeune âge mais d’autres relations sont décrites comme vous le verrez. Mais il n’y a pas que l’asthme… On sait qu’une bactérie de la plaque dentaire, le Fusobacterium nucleatum pour ne pas la nommer, est associée au risque de cancer, mais à l’inverse certains microorganismes ou associations de microorganismes sont nécessaires à la réponse antitumorale. En effet, la réponse immunitaire antitumorale se transmet… par le microbiote, comme vous le verrez dans ce numéro. Nous savions qu’il est plus délétère de prendre des antibiotiques avant une immunothérapie pour cancer qu’un immunosuppresseur comme les corticoïdes. Mais cela va plus loin. La transplantation de microbiote d’un sujet répondeur à une immunothérapie permet de faire apparaître une réponse à l’immunothérapie, chez un patient résistant initialement. Si des bactéries, ou des combinaisons bactéries-phages semblent permettre une meilleure réponse antitumorale associée à l’immunothérapie, ne vous précipitez pas sur les probiotiques de façon anarchique, cela pourrait s’avérer contre-productif, car le cocktail de microorganismes salvateur n’existe pas encore. Ce type de supplémentation doit faire l’objet d’un protocole. Le seul conseil aujourd’hui est d’utiliser les antibiotiques à bon escient et de façon la plus limitée possible chez le patient recevant un traitement anticancéreux (et les autres aussi car « les antibiotiques, c’est pas… »).

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