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Cancérologie

Publié le 07 avr 2016Lecture 5 min

Cancer des voies aéro-digestives supérieures : organisation du parcours de soins

G. GERTNER, Paris - D'après les recommandations de la SFORL

La réduction des délais et des inégalités dans la prise en charge des patients atteints de cancers est une priorité du Plan cancer. Dans la littérature, il est décrit, d’une part, un délai dit « patient », qui est le temps entre l’apparition d’un symptôme et la première consultation médicale et, d’autre part, un délai dit « professionnel » entre le moment où un médecin voit la première fois le patient et le moment où le patient est pris en charge dans un centre spécialisé jusqu’à la mise en route du traitement. Aussi, le premier objectif est de faciliter la première consultation dans le centre qui prendra en charge le patient.

Le bilan doit être organisé le plus rapidement possible de façon à pouvoir initier le traitement au plus tôt et de limiter le délai entre la première consultation par l’équipe qui va prendre en charge le patient et le recueil des éléments nécessaires à la prise de décision, incluant la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) et l’organisation thérapeutique. Ce délai doit être idéalement de 2 semaines et ne devrait pas dépasser 4 semaines. La première consultation du spécialiste doit permettre de programmer le bilan diagnostique (biopsie et bilan d’extension), et d’anticiper l’ensemble des éléments nécessaires à la prise en charge du patient : état dentaire, dénutrition, comorbidités, état psychologique, situation sociale… Le bilan initial peut être fait en hospitalisation ambulatoire ou conventionnelle en fonction des possibilités techniques, du patient et du respect des délais recommandés de prise en charge (accord professionnel). Il est nécessaire de disposer d’un temps suffisant de préparation, de discussion et de synthèse des dossiers présentés en (RCP). Il est recommandé qu’un spécialiste d’organe (ORL chirurgien cervico-facial ou chirurgien maxillo-facial) soit présent à toutes les RCP concernant les cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS) et que tous les participants à une RCP aient une expertise en cancérologie des VADS. Lorsque l’avis de la RCP n’est pas suivi par le médecin référent, ce dernier doit justifier sa décision.   Un service spécialisé et un personnel spécifiquement formé   Le dispositif d’annonce doit être organisé au sein des établissements autorisés en cancérologie et proposé à tous les patients, et l’infirmière d’annonce doit avoir une expérience dans le domaine de la cancérologie des VADS. Par ailleurs, l’accès aux soins de support doit être envisagé dans le même temps. La chirurgie carcinologique cervico-faciale doit être réalisée dans une unité dédiée avec un personnel soignant spécifiquement formé à ces soins et à l’éducation thérapeutique. La présence dans l’équipe de kinésithérapeutes, diététiciens, psychologues, orthophonistes, et d’assistants sociaux est recommandée.   Bilan dentaire Il y a lieu d’effectuer précocement un bilan dentaire (clinique et radiographie panoramique) pour tous les patients atteints de carcinome des VADS avant tout traitement. Des avulsions dentaires seront effectuées le plus tôt possible avant un traitement par radiothérapie externe ou curiethérapie, si elles sont nécessaires, et on ne débutera le traitement qu’après cicatrisation, et au minimum avec un délai de 1 à 2 semaines. Par ailleurs, une protection fluorée sera mise en place en cas de traitement par radiothérapie externe (protection fluorée qui démarrera après la fin de l’irradiation, une fois la mucite précoce résolue). Cette protection est prescrite à vie en cas d’irradiation en radiothérapie conformationnelle RD. Une consultation de réhabilitation prothétique en préopératoire est à prévoir en cas de chirurgie intéressant le maxillaire.   Traitement par chimiothérapie La mise en œuvre d’un traitement par chimiothérapie décidée en RCP sera effectuée par le médecin prescripteur, qui ne peut être qu’un médecin qualifié spécialiste en oncologie médicale ou en oncologie radiothérapique, ou un médecin spécialiste d’organe qualifié (ORL ou maxillo-facial), compétent en cancérologie, ou titulaire du diplôme d’études spécialisées en oncologie. De plus, il est recommandé en cours ou en fin de chimiothérapie que la réponse tumorale soit évaluée par un médecin spécialiste, ORL ou maxillo-facial. Il est nécessaire de prendre en compte systématiquement et précocement le contexte médico-social des patients et de recourir à l’assistant(e) de service social dès que nécessaire. Par ailleurs, la détection et la prise en charge des douleurs et de la dénutrition doivent être précoces. Enfin, on proposera des mesures réalistes d’éducation thérapeutique et l’on favorisera la collaboration entre la ville et l’hôpital pour les soins de support.  

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