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Dermato - Allergo

Publié le 06 sep 2015Lecture 4 min

Allergie oculaire et traitements non pharmacologiques

F. MARMOUZ, Paris

Les traitements non pharmacologiques consistent en des lavages oculaires (compresses froides, substituts lacrymaux), protection solaire, soins des paupières et parfois prise en charge psychologique.

  Les lavages oculaires Le rinçage des culs-de-sac conjonctivaux est utile dans toutes les formes d’allergie oculaire. De préférence sans conservateur et en unidose, il est conseillé pour éviter le réflexe de frottement oculaire, malheureusement très fréquent en particulier chez l’enfant(2). Dans les kératoconjonctivites vernales légères ou modérées, le sérum physiologique peut être le traitement nécessaire et suffisant. En effet, le grattage des yeux, en raison du prurit dû à l’allergie engendre une augmentation de l’inflammation au niveau de la surface oculaire. L’application de la main au niveau de la conjonctive et des paupières favorise le dépôt des allergènes et de ce fait, le déclenchement de la réaction allergique. Les conservateurs sont à éviter en raison de leur effet toxique indirect sur la face lipidique du film lacrymal et direct sur les cellules épithéliales conjonctivales(3).   Les cataplasmes froids L’application, précoce, si possible de cataplasmes humides et froids sur les paupières fermées peut soulager de façon significative le patient en diminuant l’inflammation et le prurit. Le patient peut utiliser des systèmes emmagasinant le froid, vendus en pharmacie ou tout simplement des compresses froides ou un gant de toilette propre enveloppant des glaçons. Leur efficacité dépend de la précocité de leur utilisation.   Les substituts lacrimaux Leur instillation est souvent utile pour lutter contre l’instabilité lacrymale fréquente en cas d’allergie. Expérimentalement, l’instillation de larmes artificielles prévient le développement d’une blépharoconjonctivite de type allergique, déclenchée lors d’un test de provocation conjonctival (TPC)(4).   Hydratation et soin des paupières Le nettoyage et l’hydratation des paupières permettent de diminuer la pénétration des allergènes en améliorant la qualité de la barrière épithéliale. C’est pourquoi l’application pluriquotidienne de crèmes hydratantes de préférence sans parfum, ni conservateur sur les paupières est essentielle en particulier en cas d’eczéma isolé ou associé à une atteinte conjonctivale. Les soins d’hygiène des paupières sont notamment indiqués en cas de dysfonctionnement meibomien, en particulier dans la conjonctivite allergique perannuelle et la kératoconjonctivite atopique (KCA). Le réchauffement des paupières par l’application d’un gant de toilette tiède durant une dizaine de minutes et complété par un massage des quatre paupières permet de vidanger les glandes meibomiennes (figure). Figure. Vidange des glandes meibomiennes.   La protection solaire Les rayons UV ont un effet aggravant qui augmente l’inflammation oculaire (prolifération fibroblastique, dysplasie épithéliale, production d’IL-6 et d’IL-9)(5). Le chapeau, la casquette ou la visière et le port de lunettes avec verre teinté filtrant les UV sont utiles si la photophobie est importante, comme dans les kératoconjonctivites atopiques chez l’adulte et plus encore dans les kératoconjonctivites vernales chez l’enfant. Les montures galbées sur les côtés sont conseillées pour éviter le réfléchissement des rayons du soleil. Dans ces indications, la caisse de Sécurité sociale rembourse les lunettes.   La lutte contre les facteurs irritants Le tabagisme est un des facteurs de risque. Les gestes à suivre sont d’ouvrir régulièrement les fenêtres et d’aérer l’habitat, avec un éventuel recours à la ventilation mécaniquement contrôlée (VMC), etc. Le port de lentilles de contact doit parfois être évité en raison du risque irritant et infectieux(6).   L'éviction allergénique Elle est essentielle et doit être entreprise après un bilan allergologique rigoureux, identifiant le ou les allergènes responsables. Sans détailler toutes les mesures, citons quelques précautions : – à l’intérieur, il faut être vigilant par rapport aux acariens, aux moisissures et aux blattes, etc. Attention également aux plantes d’intérieur (type ficus) et aux animaux domestiques lorsqu’ils sont responsables de la pathologie(7). Un(e) conseiller en environnement peut être missionné(e) par l’allergologue pour aider le patient à adapter son habitat ; – à l’extérieur, en cas d’allergie aux pollens, certaines mesures sont de rigueur : éviter de marcher dans la nature et de pratiquer des activités de plein air pendant la saison pollinique ; sinon prendre une douche et se laver les cheveux après exposition, etc.   La prise en charge psychologique Celle-ci peut s’avérer nécessaire, surtout pour les enfants, mais aussi pour l’entourage familial. La prise en charge psychologique est particulièrement indiquée dans les formes sévères comme la KCV et la KCA, ou dans certaines formes compliquées ou chroniques avec problème d’observance. Le soutien psychologique permet ainsi d’améliorer la qualité de vie, souvent altérée, de ces patients(8).

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