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Environnement

Publié le 14 mai 2014Lecture 4 min

L’épuration de l’air intérieur : vérifier efficacité et innocuité

F. SQUINAZI, Médecin biologiste, ancien directeur du Laboratoire d’hygiène de la ville de Paris
La qualité de l’air intérieur concerne divers environnements clos comme l’habitat, les établissements d’accueil de jeunes enfants (crèches, écoles, halte-garderies), les lieux de loisirs et de vente, les immeubles de bureaux, les moyens de transport dans lesquels nous passons environ 80 % de notre temps. elle est devenue aujourd’hui une préoccupation de santé publique du fait d’une concentration importante de polluants, d’un renouvellement d’air souvent insuffisant et d’une meilleure isolation des bâtiments afin d’améliorer l’efficacité énergétique. la qualité de l’air intérieur est habituellement moins bonne qu’à l’extérieur.
Les polluants, de natures physique, chimique et (micro) biologique, qui altèrent la qualité de l’air intérieur, ont des origines très diverses : l’air extérieur, les matériaux et produits de construction, de décoration et d’ameublement, ainsi que nos activités, nos habitudes et nos comportements (appareils de combustion, équipements, toilette, ménage, bricolage, désodorisation, présence d’animaux domestiques, tabagisme, température, humidité, aération, ventilation, etc.). Une mauvaise qualité de l’air peut avoir des effets immédiats sur la santé mais également des effets à long terme. Les effets dépendent de la nature du ou des polluant(s) en cause et de la dose inhalée. Les personnes les plus vulnérables sont les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les sujets fragilisés par le tabagisme ou des maladies chroniques (cardiaque, asthmatique, respiratoire, etc.). L’inhalation d’une forte dose de polluant, par exemple durant l’utilisation d’un produit d’entretien ou de bricolage, lors de travaux de rénovation, lors d’émissions de grandes quantités de spores de moisissures ou lors d’émissions chimiques d’un mobilier neuf, peut entraîner des gênes, de l’inconfort et des irritations des yeux, du nez et de la gorge. Mais les effets immédiats peuvent être encore plus sévères pour les personnes exposées : nausées, toux, maux de tête, troubles ORL et respiratoires, crises d’asthme, voire une intoxication aiguë (monoxyde de carbone, plomb des peintures anciennes, etc.). Les effets à long terme se manifestent pour des doses de polluants parfois très faibles, mais répétées et durables (émissions continues de matériaux et produits). Ils peuvent concerner des maladies graves comme des maladies respiratoires chroniques, allergiques ou non, des cancers, des maladies cardiovasculaires. La façon le plus efficace de préserver la qualité de l’air intérieur est de maîtriser les sources de pollution intérieure (matériaux et produits, appareils de combustion et équipements, tabagisme, etc.) et d’éliminer les polluants par l’entretien et le renouvellement d’air des locaux (aération, système de ventilation). L’épuration de l’air est une troisième voie complémentaire qui mérite d’être évaluée.   Les systèmes d’épuration d’air Les procédés d’épuration de l’air peuvent être classés en systèmes passifs, qui captent et piègent les polluants et en systèmes actifs, qui décomposent et détruisent les polluants. On peut les rencontrer dans différentes configurations :  les plantes dites « dépolluantes » dont l’efficacité, réelle dans des conditions contrôlées de laboratoire et en présence de fortes doses de polluants, est d’un rendement très faible dans un espace intérieur. Il faut également attirer l’attention sur certaines plantes allergisantes (Ficus benjamina, cactus de Noël – Schlumbergera –, le poinsettia, certains cyclamens), sur la richesse en moisissures de la terre des pots et sur les produits d’entretien des plantes (phytosanitaires, engrais, etc.) ; les produits de construction dits « fonctionnalisés » classés en matériaux adsorbants physiques ou chimiques et en produits dits photo-actifs, utilisant un semiconducteur (dioxyde de titane) et la lumière naturelle pour détruire les polluants (peintures dotées de pigments photocatalytiques, papiers muraux, verres autonettoyants, béton dépolluant, etc.) ; les systèmes d’épuration d’air intégrés aux réseaux de ventilation ou ceux utilisables directement dans les locaux (plafonnier, console murale, unité mobile ou épurateur autonome). On distingue parmi ces systèmes, les épurateurs dits « passifs » qui mettent en jeu un filtre mécanique à particules et/ou un filtre à adsorption chimique à charbon actif ou à zéolite, et les épurateurs dits « actifs » qui recourent à un processus actif d’épuration : filtre imprégné d’un biocide, biofiltration (passage forcé de l’air dans la terre des plantes), lampes à rayonnement ultraviolet, germicide, photocatalyse, filtre électronique, plasma froid, ionisation négative de l’air.    

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