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Pneumologie

Publié le 17 juin 2012Lecture 3 min

Physiopathologie de la Polyarthrite rhumatoïde : où commence la maladie ?

Dr Jean-Marie Berthelot
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une pathologie se manifestant cliniquement par des arthrites. Il est cependant probable que l’articulation soit la cible de la réaction auto-immune mais pas le site ou elle s’initie. L’étude des PR à une phase préclinique (positivité des auto-anticorps mais sans signe articulaire) permet d’avancer dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques à l’origine de l’auto-immunité. Son but est d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques pour agir à un stade plus précoce de la maladie, avant le passage à la chronicité.
• Le poumon pourrait être un des sites d’initiation de la réaction auto-immune. Ainsi, dans une cohorte de personnes à fort risque de PR (ACPA ou FR positifs) mais sans signe clinique, des anomalies radiologiques ont été constatées au scanner pulmonaire dans 77 % des cas contre 31 % des contrôles appariés et ce, de manière indépendante de la présence d’un tabagisme. Ces lésions étaient identiques et de fréquences égales à celles rencontrées chez les patients porteurs d’une PR précoce, de moins de 8 mois d’évolution (1). De manière intéressante, d’autres facteurs tels que la pollution atmosphérique et les pesticides ont été associés à une augmentation du risque de développer une PR (2). Confortant cette hypothèse, des protéines citrullinées et des ACPA ont été mis en évidence au niveau des poumons de patients PR et non de ceux atteints de sclérodermie (3). La recherche de l’ACPA s’est même avérée positive dans les crachats des patients. • Les ganglions lymphatiques sont l’autre site important d’initiation de la réaction immune. Une biopsie ganglionnaire échoguidée a été effectuée chez 5 patients asymptomatiques à risque de PR et comparée à celle de volontaires sains ou de patients porteurs de rhumatismes inflammatoires débutants. Cette étude a retrouvé une augmentation significative du nombre de lymphocytes CD8 activés (CD8+/CD69+) chez les patients ayant une arthrite précoce mais également chez les patients asymptomatiques anticorps positifs (4). Ceci conforte l’idée d’une réaction auto-immune ganglionnaire précédant l’atteinte articulaire. • Enfin, on sait que la cavité buccale, via les parodontopathies, joue un rôle dans l’initiation de la maladie en tant que site potentiel de citrullination des protéines. Porphyromonas gingivalis est la seule bactérie de la flore buccale ayant une activité peptidyl arginine déiminase (PAD), catalysant la conversion d’arginine en citrulline. Une étude in vivo a montré que l’activité de cette enzyme était sûrement importante dans sa capacité à favoriser l’émergence d’une auto immunité. Ainsi, l’injection en sous cutané d’une P. gingivalis n’exprimant pas la PAD retardait de manière significative l’arthrite induite par le collagène par rapport à l’injection d’une bactérie sauvage. L’expression de la PAD était aussi associée à une plus grande virulence de la bactérie (5).

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