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Pneumologie

Publié le 05 avr 2023Lecture 2 min

Feux de forêt et pathologies respiratoires, une actualité brûlante

Maïa GOUFFRANT - D’après la communication de D. Charpin (Marseille) CPLF 2023

Les nombreux incendies de cet été interrogent sur leur rôle dans la pollution globale et leur impact sur la santé, respiratoire en particulier, une problématique qui rejoint un des grands axes de travail de la CPLF sur « changement climatique et pathologies respiratoires ». Une thématique d’importance croissante, car ces incendies contribuent de façon majeure aux niveaux de pollution ambiants avec une surreprésentation des particules très fines à fort pouvoir oxydant.

En 2022, la surface brûlée en France a été multipliée par 7,5 fois par rapport à la moyenne annuelle des 15 années précédentes. Or, dans les zones affectées par les feux de forêt, le CO et les suies organiques constituent 20 % des aérocontaminants. Nous ne disposons actuellement que d’études à court terme. Selon une étude finlandaise(1) ayant analysé l’air ambiant après les incendies, la proportion de particules fines et très fines de moins de 1 μ m est beaucoup plus importante que dans les échantillons recueillis en milieu urbain, puisqu’elles représentent près de 50 % des PM10 et 80 % des mois de 2,5 μ m. Une autre étude californienne(2) montre que ces particules ont un potentiel oxydatif (avec en particulier une concentration importante d’hydrocarbures polycycliques) et pro-inflammatoire (aldéhydes, oxides, nitrogène) bien plus marqué qu’en milieu urbain, avec donc un profil toxicologique particulièrement agressif. Une étude épidémiologique(3) montre une relation forte avec la mortalité toute cause, mais pas avec la mortalité respiratoire ou cardiovasculaire, mais l’effectif était vraisemblablement trop faible pour les mettre en évidence. Il existe une corrélation marquée avec les pathologies respiratoires – exacerbations d’asthme ou de BPCO, infections respiratoires – mais pas de lien concluant avec les pathologies cardiovasculaires, peut-être aussi du fait de la petite taille de l’échantillon. Mais pour faire face à cette agression respiratoire, nous restons encore assez démunis(4). À terme, c’est du ressort de la prévention collective par l’aménagement du territoire, afin de ne pas implanter d’habitations dans les zones à risque et choisir des essences d’arbre moins combustibles. Dans_ l’immédiat, on peut conseiller de rester chez soi et d’éviter les efforts physiques, dans les voitures, de ne pas utiliser la ventilation externe, et dans les maisons, certains filtres d’air conditionné peuvent réduire l’exposition de 20 à 90 % selon leur qualité ; les masques de type FFP2 ne protègent que s’ils sont bien portés, ce qui est très rarement le cas. L’information individuelle est assez défaillante en France, car elle n’intervient qu’au moment de la crise.

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