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Allergologie

Publié le 14 mai 2014Lecture 3 min

Allergie aux quinolones : facteur de risque d’une allergie aux bêtalactamines ?

F. LAVAUD, CHU de Reims
En parallèle à des prescriptions de plus en plus fréquentes, les réactions d’hypersensibilité aux fluoroquinolones sont en pleine expansion et on estime que cette classe d’antibiotiques arrive en deuxième position dans les réactions d’allergie médicamenteuse après les bêtalactamines(1). Ceci concerne notamment la moxifloxacine, la ciprofloxacine, et la lévofloxacine, qui sont impliquées dans des réactions d’hypersensibilité IgE-dépendantes et diverses formes de toxidermies dans lesquelles le mécanisme reste mal précisé, mais où le délai desurvenue de la réaction et les lésions sont évocateurs d’une réaction d’hypersensibilité allergique retardée.
Le problème posé par l’allergie aux fluoroquinolones réside dans les difficultés à donner un diagnostic, car les tests cutanés sont réputés comme peu fiables en termes de sensibilité et de spécificité(2), du fait d’un pouvoir histaminolibérateur important des molécules. D’autres moyens diagnostiques ont été proposés, test d’activation des basophiles (TAB) ou autres tests in vitro, mais surtout test de provocation contre placebo sous surveillance médicale qui reste le gold standard. Une importante étude rétrospective espagnole(3) a concerné 218 patients explorés entre 2005 et 2010 pour des manifestations d’hypersensibilité apparaissant dans l’heure suivant la prise de fluoroquinolones (152 cas ; 69,72 %) ou pour des manifestations retardées diverses, exanthème maculopapuleux, PEAG (pustulose exanthématique aiguë généralisée), syndrome de Stevens Johnson ou nécrolyse épidermique (66 patients ; 30,28 %). Dans tous les cas de réaction immédiate, un TAB a été réalisé, complété par un test de provocation oral (TPO) à la fluoroquinolone, en cause s’il restait négatif. Pour les réactions tardives, le TPO était réalisé uniquement dans les exanthèmes maculopapuleux. Au total, 45 TPO furent positifs.   Sur des arguments cliniques et les résultats du TAB et du TPO, le diagnostic d’allergie aux quinolones a été retenu chez 69 patients (32 %) et exclu chez 146 autres, 3 patients n’ayant pas été inclus. L’analyse des facteurs de risque associés chez ces 69 patients a montré une relation avec des antécédents d’allergie aux bêtalactamines (p = 0,0029 ; OR : 4,570) et avec des réactions immédiates (p = 0,0001 ; OR : 17,333). Chronologiquement, le nombre de réactions d’hypersensibilité était croissant sur 10 ans ; de 10 patients explorés en 2005 (1 diagnostic retenu) à 62 en 2010 (29 diagnostics retenus). La moxifloxacine était la quinolone le plus souvent en cause (p = 0,0024 ; OR : 3,091). Les réactions d’hypersensibilité aux fluoroquinolones sont donc fréquentes et doivent être explorées. Reste à apprécier quel est le meilleur moyen diagnostique et à réévaluer la place des tests cutanés sur de plus larges études cas témoins. De même, l’étude prospective d’éventuelles réactions croisées pose question, notamment en ce qui concerne les structures chimiques plus ou moins immunoréactives.

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